La visière qui protège du Covid-19 et sauve des emplois
Basée à Aucamville, dans le Nord-toulousain, depuis une vingtaine d’année, Femso Industrie emploie 12 personnes pour des activités spécialisées dans la mécanique de précision, essentiellement dans le secteur aéronautique.
La fermeture de ses clients et la baisse des commandes suite au confinement a débouché sur une mise au chômage partielle de la moitié de l’effectif. C’est à ce moment-là que son gérant, Gilles Verhelst, lança une idée qui allait tout simplement permettre de sauver sa boite. L’entrepreneur explique : «Avec Femso, on est les premiers à avoir proposé une protection faciale réutilisable, plus exactement, un système de visière qui se monte sur casquette». Une technique désormais brevetée auprès de l’INPI.
En pause donc pour l’instant les pièces pour les escaliers de l’A400M ou pour les voitures de compétition : la moitié des machines tournent maintenant pour concevoir les fixations des visières.
L’ordre des médecins de Haute-Garonne a validé le dispositif et équipé des centres de dépistage Covid-19. Le «kit Respire» proposé par Femso est identifié comme «une solution robuste, pérenne et réutilisable» pouvant se fixer sur n’importe quelle casquette ou casque. Gilles Verhelst a alors décidé de développer de manière industrielle les kits pour les proposer à la grande distribution, aux industriels, aux commerçants ou encore aux collectivités. La demande n’a pas tardé… Gilles Verhelst commente : «Nous sommes satisfaits car grâce à ce projet, on maintient notre activité… Tout le monde est revenu au travail. Six usines travaillent avec nous, dont deux dans le Nord de la France. Sans ce projet, toutes ces usines auraient probablement fermé…».
Les pôles d’excellence Euralogistic (catalyseur) et Plastium (plasturgie et composites), avec le concours de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie), ont uni leurs forces pour fabriquer et distribuer le «kit Respire».
Chaque jour, 1000 kits sont fabriqués sur Toulouse et 1000 sur Lille.
Deux modèles sont désormais proposés. Le modèle « Cristal Respire » (8 euros HT), tout plastique, s’adresse en priorité au personnel soignant. Il permet le port d’un masque et de lunettes. Le modèle « Respire » (13 euros HT) est adaptable sur casque (Industrie, BTP, etc.) ou sur casquette (Industrie, artisans, collectivités, monde agricole, logistique, etc.).
Des collectivités comme le Sivocal ou des grands groupes comme Intermarché et Leclerc l’utilisent déjà.
La Mairie de Fronton a également offert des visières à ses commerçants. D’autres devraient rapidement suivre.
Depuis l’apparition de l’épidémie de Covid-19, la disponibilité des équipements individuels de protection est un enjeu majeur. A l’heure de la course aux masques, la visière réutilisable proposée par Femso fait office de réelle alternative. Si cette production locale à échelle industrielle avait comme objectif de fond de sauver des emplois, sur la forme, elle permet désormais de protéger ceux qui sont en première ligne.